Porte-avions : l'US Navy teste ses catapultes électromagnétiques
Le Point - Publié le 21/05/2015 à 13:51
Exit la vapeur, bonjour l'électricité nucléaire ! Les appareils de l'aéronavale doivent atteindre 300 km/h en quelques secondes.
Par GUERRIC PONCET
Le dernier-né des porte-avions nucléaires américains a commencé une campagne d'essais d'une catapulte de nouvelle génération pour le lancement des avions. L'USS Gerald R. Ford (CVN-78), lancé en 2013, mais pas encore en service, a testé une catapulte électromagnétique pour la première fois en mer, mais sans lancement d'appareil pour le moment, rapporte IHS Jane's. Des essais avec des charges simulant un avion doivent être menés en juin, avant des tests avec des appareils réels dans les mois à venir. Ces dernières années, des essais à terre avaient été menés.
Le remplacement des catapultes à vapeur par des catapultes électromagnétiques (ou Emals, pour Electromagnetic Aircraft Launch System) permet à la marine américaine de s'affranchir des faramineuses tuyauteries que nécessitait l'ancienne technologie, et donc de leur entretien. Sur l'USS Gerald R. Ford, les conduites sous pression sont remplacées par des câbles électriques, certes imposants, mais qui ne nécessitent pas une attention de chaque instant.
Le spectre d'un retard du programme
Mais l'optimisation de l'entretien n'est pas le seul avantage. Sur le pont, les lancements d'appareil pourront être plus rapprochés les uns des autres et donc permettre une meilleure réactivité en cas de missions urgentes. Par ailleurs, lorsque le système sera pleinement opérationnel, la puissance de catapultage électromagnétique sera jusqu'à 30 % supérieure à la vapeur. Cela permettra de lancer des avions plus chargés en armements et en carburant, et à terme de développer des appareils plus lourds, lorsque les porte-avions seront tous équipés. La précédente génération de porte-avions, la classe Nimitz, doit en effet être mise à niveau avec cette technologie.
Dans l'immédiat, les tests de l'Emals sont critiques pour l'US Navy. Si la catapulte de nouvelle génération ne fonctionne pas comme prévu ou nécessite de nouveaux développements avant d'entrer en service, l'USS Gerald R. Ford pourrait devoir être équipé de catapultes à vapeur pour son entrée en service en 2017. Les coûts d'une telle transformation seraient énormes, car il faudrait installer un système à vapeur sur ce navire qui en est actuellement dépourvu, et dont les plans ne prévoient pas d'emplacements dédiés, sous le pont d'envol notamment.
Les systèmes de catapultage électromagnétique ont été envisagés par d'autres pays, dont la Grande-Bretagne et la France (lorsque la construction d'un second porte-avions était à l'ordre du jour). L'Inde se serait par ailleurs déclarée intéressée pour acheter l'Emals américain pour en équiper son porte-avions INS Vikramaditya, acheté aux Russes en 2004.
Est-ce quelqu'un a une idée de comment ça marche?