Tensions.. Les États-Unis organisent une force d’intervention internationale en mer Rouge.
L’annonce a été faite par le secrétaire américain à la défense à Tel Aviv alors que les Houthistes ont attaqué deux nouveaux navires lundi.
Noël à la pompe risque d’être difficile, prévient le Telegraph. Un économiste confie au quotidien que la population devrait s’attendre à une hausse des prix dans une semaine ou deux puisque BP a suspendu ses opérations à travers la mer Rouge. Le géant britannique du pétrole a pris sa décision lundi en raison de “la dégradation de la situation sécuritaire” dans la région.
Les Houthistes du Yémen ont attaqué une vingtaine de navires depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Ils ont confirmé s’en être pris à deux autres bateaux dans la journée. Le Swan Atlantic, touché par un missile, et le MSC Clara sont tous les deux “liés à l’entité sioniste”, ont justifié les rebelles, assurant que les navires n’appartenant pas à Israël étaient hors de danger, note le Times. Mais la compagnie norvégienne en charge du Swan Atlantic affirme que son bateau, qui transportait du biocarburant depuis la France jusqu’à la Réunion, n’a rien à voir avec Israël.
“C’est un problème international et il mérite une réponse internationale”, a commenté Lloyd Austin, le secrétaire américain à la défense, cité par CNN. En visite à Tel Aviv, il a annoncé la mise en place d’une force d’intervention regroupant plusieurs pays qui “doivent agir ensemble pour surmonter un défi posé par cet acteur non-étatique tirant des missiles balistiques et envoyant des drones en direction de navires commerciaux du monde entier qui transitent légalement par les eaux internationales”.
La France, le Bahreïn, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, les Seychelles et l’Espagne participent à l’opération baptisée “Gardien de la prospérité”. La force d’intervention s’appuie sur Task Force 153, une opération déjà activée dans la région pour lutter contre la piraterie, précise ABC News.
“Aucun droit de parler du droit international”
L’Allemagne réfléchit “à contribuer à la sécurisation de cette principale artère du trafic international”, signale la Frankurter Allgemeine Zeitung. Mais le journal relève plusieurs obstacles pour Berlin. D’abord, ses navires présents dans la région méditerranéenne se tiennent prêts à agir en fonction de l’évolution du conflit entre Israël et le Hamas, pour évacuer des ressortissants si la guerre s’étend au Liban par exemple. Ensuite, “la loi ne prévoit les déploiements de la Bundeswehr à l’étranger que dans le cadre de la défense de l’alliance de l’OTAN ou pour le compte d’organisations internationales telles que les Nations unies ou l’UE”.
Les États-Unis ont tenté d’obtenir le soutien des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, deux nations impliquées dans la guerre civile en cours au Yémen, croit savoir le Wall Street Journal. Elles ont préféré s’abstenir pour l’instant.
Sur Twitter, un porte-parole des Houthistes s’est adressé aux États-Unis, leur disant : “vous n’avez aucun droit de parler du droit international que vos frappes aériennes et vos bombes ont déchiqueté et enterré sous les ruines de Gaza et du Yémen”.
L’opération “Guardien de la prospérité” ne va sans doute pas satisfaire la National Review, une parution conservatrice, qui demandait lundi matin à la Maison Blanche d’agir “avec audace et de façon décisive”, non pas contre “les pantins de Téhéran contrôlant le Yémen” mais contre l’Iran, qui « n’a payé quasiment aucun prix pour ses attaques contre les États-Unis et l’ordre international que l’Amérique défend”.
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