Attention aux parkings privés à proximité des aéroports qui utilisent les voitures des clients en leur absencePar Emma Ferrand
Les parkings privés à proximité des aéroports sont bien souvent moins chers, de plusieurs dizaines d’euros. Artinun - stock.adobe.com
Selon Le Parisien, plusieurs propriétaires de véhicules garés près d’Orly ont eu la mauvaise surprise de voir de gros écarts au niveau du kilométrage et de découvrir des rayures ou autres dégâts sur la carrosserie ou dans l’habitacle.
Quel soulagement de savoir que sa voiture est entre de bonnes mains et attend sagement à l’aéroport pendant des vacances à l’autre bout de la France ou du monde. Oui mais voilà , tous les véhicules ne restent pas à leur place. Selon Le Parisien , plusieurs clients de parkings privés, non homologués par les Aéroports de Paris, ont constaté qu’en leur absence, leurs voitures avaient été utilisées.
Certaines ont parcouru jusqu’à 1200 km, quand d’autres sont récupérées par leurs propriétaires avec de larges rayures sur la carrosserie, ou des cendres et des déchets au sein de l’habitacle. «Toutes les vitres étaient baissées, ils avaient fumé à l’intérieur, il y avait de la nourriture partout, elle était dans un état pitoyable... Il restait 10 km d’autonomie, en termes de carburant. Ils ont dû rouler entre 400 et 500 km. Et quand on a remonté les vitres, on a vu des étiquettes de menace de mise en fourrière collées», raconte une cliente à nos confrères, qui s’est ensuite rendue au commissariat pour porter plainte.
Pour éviter les factures salées de l’aéroport d’Orly pour garer leur véhicule plusieurs jours, les voyageurs sont de plus en plus nombreux à préférer passer par une plateforme qui les met en relation avec des voituriers à proximité dans le Val-de-Marne et l’Essonne, entre Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge, en passant par Vigneux-sur-Seine, entre autres. Parmi les sites proposés, on retrouve par exemple Parkos, Allopark ou encore CasaPark. Le principe est simple : sur chaque site, le client indique les dates de son voyage, et choisit ensuite l’offre qui lui convient le mieux. Selon les services, il peut déposer sa voiture directement sur place et ensuite être accompagné en navette au terminal de son choix. Ou bien, il peut rencontrer un voiturier à l’aéroport et lui laisser les clés pour qu’il ramène lui-même le véhicule dans un parking sécurisé.
Photo du compteur kilométrique et traceurPas facile pour les clients de prouver que leur voiture a été utilisée en leur absence. Heureusement, certains écoutent leur intuition. Comme ce Nordiste, parti en Guadeloupe, qui a réservé une place de parking pour quinze jours. Avant de partir, il a le réflexe de photographier son compteur kilométrique. Ce qui finalement lui a été bénéfique, puisqu’en revenant, il a pu constater que celui-ci avait augmenté de 750 km. Un autre a pu affirmer que sa Ford Ranger avait été en mouvement durant son absence grâce à un traceur intégré. À distance, il a pu constater que sa voiture avait parcouru 400 km. En appelant le parking, celui-ci lui explique alors que sa voiture a dû être déplacée pour permettre l’arrivée d’autres véhicules. En rentrant, sa voiture n’est pas là . «Ils m’ont dit que, comme j’avais le traceur, je savais où elle était», raconte l’homme. Il retrouve alors seul sa voiture, les clés laissées dans la boîte à gants, les sièges pleins de cendres et de canettes de soda.
Certains imaginent que leurs voitures servent à faire la navette entre l’aéroport et le parking. D’autres pensent qu’elles transportent des marchandises illicites, ou qu’elles servent simplement aux employés pour réaliser leurs trajets quotidiens. Plusieurs dizaines de clients ont déposé plainte. Les plateformes, elles, tentent de se défendre en indiquant n’être que des intermédiaires. Les sociétés de parking, elles, fermeraient pour rouvrir sous un autre nom, ou assurent que les salariés à l’origine de ces actes ont été licenciés. D’après les informations de nos confrères, plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes sous l’autorité du procureur de la République de Créteil.