L'administration Trump profite du travail des autorités anti-corruption françaises et britanniques pour s'attaquer à Airbus, le principal rival de Boeing.
Au printemps, Donald Trump a menacé d'inclure de nouveaux produits européens sur la - longue - liste de produits qu'il souhaitait surtaxer. En première ligne, Airbus, le principal concurrent de Boeing. Pour se justifier, les Américains ont ressorti le vieux dossier de la condamnation de l'Europe par l'OMC pour des subventions publiques qui auraient été versées abusivement aux programmes de l'avionneur.
"Dès que l'Union européenne aura arrêté ces subventions, les tarifs douaniers supplémentaires seront levés", affirmait début avril Bob Lighthizer, principal conseiller économique de Trump, omettant de dire que les États-Unis avaient également été condamnés par l'OMC pour des faits similaires.
"L'amende américaine pourrait se chiffrer en milliards d'euros"
L'administration américaine a aussi saisi l'opportunité d'affaiblir un peu plus Airbus en l'attaquant sur une autre affaire, celle des soupçons de corruption. En 2016, Airbus s'était auto-dénoncé auprès du Serious Fraud Office britannique après avoir "découvert" des irrégularités de commissions sur de gros contrats civils.
En France, le Parquet national financier s'est ensuite emparé du dossier avant que le département de la Justice américain fasse de même. "Mais l'amende américaine pourrait se chiffrer en milliards d'euros", explique un avocat parisien spécialisé dans le droit des sanctions économiques. Les Américains pourraient faire passer Airbus à la caisse dès l'année prochaine.
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